Nous sommes sans arrêt submergés par de nombreuses actualités nationales ou internationales et il n’est pas difficile de passer à côté de certaines nouvelles sous ce flot d’informations. Je vous propose donc une petite séance de rattrapage autour de quelques actualités qui ont marqué le monde équestre au cours de ces derniers mois.
Quelques avancées en faveur du bien-être des équidés
Une nouvelle loi contre la maltraitance animale qui touche particulièrement le bien-être des équidés a été adoptée les 16 et 18 novembre 2021 au Parlement et publiée le 1er décembre au Journal officiel. Cette loi saluée par la fédération française d’équitation impose de nouvelles réglementations autour de la détention des chevaux par des particuliers, de la névrectomie et de la protection des chevaux et des professionnels en cas de pensions impayées.
Ainsi, tout particulier détenteur d’un équidé devra désormais attester de ses connaissances autour des besoins de l’espèce sous forme d’un certificat d’engagement et de connaissances. Un décret est en cours de préparation afin d’en préciser les conditions.
Autre mesure de cette loi, l’inscription obligatoire de la névrectomie dans les documents d’identification de l’équidé. La névrectomie est une intervention chirurgicale réalisée chez les chevaux souffrant de douleurs chroniques des pieds afin d’insensibiliser cette zone en sectionnant un nerf. Bien que cette opération soit un traitement pour certaines pathologies, elle est parfois détournée afin de rendre les chevaux de concours insensibles aux chocs et blessures, ce qui est considéré comme du dopage. L’inscription de la névrectomie dans les documents d’identification a pour but de prévenir ces actes illégaux et de faciliter les contrôles lors des compétitions.
La dernière mesure de cette loi en faveur des équidés et surtout des professionnels équestres prévoit qu’en cas de pensions impayées, ces derniers pourront désormais saisir la Justice et obtenir le droit de revendre l’équidé abandonné par ses propriétaires. Cela évitera désormais aux professionnels de se retrouver dans une situation financière délicate devant prendre en charge la gestion totale d’un équidé dont ils ne sont pas propriétaires.
Une autre loi mise en application en janvier 2022 impose désormais également la désignation obligatoire d’un référent bien-être animal dans toutes les structures professionnelles équestres.
Enquête sur le dopage équin
Un nouveau scandale a éclaté au printemps 2022 dans le monde des courses hippiques à la suite de la mise en examen d’un entraîneur de chevaux angevin. L’homme a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire alors qu’il est accusé de dopage équin, d’escroquerie en bande organisée et de participation à une association de malfaiteurs. L’entraîneur est soumis à une interdiction de fréquenter les hippodromes et d’exercer toute activité en lien avec les chevaux de course. Mais cette arrestation cache en réalité une bien plus vaste enquête autour du dopage équin dans le monde des courses de trot et de galop. Tout a débuté en juin 2020, lorsque des colis suspectés de contenir des produits dopants ont été livrés à l’hippodrome de La Teste près de Bordeaux. Depuis, ce sont en réalité 26 personnes, entraîneurs, vétérinaires et pharmaciens, qui ont été interpellées en France, en Espagne et en Italie après plus d’un an d’enquête visant à identifier des filières internationales d’approvisionnement de produits dopants. Malgré ces arrestations et la perquisition de produits interdits, l’affaire n’est pas terminée et de nouvelles personnes pourraient être interpellées dans les prochaines semaines.
Interdiction des protège-boulets en cycle classique de CSO
Au début du mois de mai 2022, la Société hippique française a diffusé un communiqué dans lequel on apprenait l’interdiction des protège-boulets en cycles classiques de saut d’obstacles. Le cycle classique correspond à un type d’épreuves réservé aux jeunes chevaux de 4 à 7 ans dans le cadre de leur apprentissage du CSO. Cette nouvelle survient à la suite du grand nombre d’utilisations non réglementaires de ces équipements de protection constaté lors des compétitions. Les protège-boulets se fixent sur la partie inférieure des postérieurs des chevaux dans le but de limiter les frottements entre les deux boulets lorsque le cheval se déplace, mais aussi de les protéger des chocs avec les barres de saut d’obstacles. Si les protège-boulets double coque et les bandes avaient déjà été interdits en cycles classiques, ce n’était pas encore le cas des protège-boulets simple coque, même s’ils étaient déjà extrêmement réglementés. Ainsi, leur face interne ne devait pas dépasser les 16 centimètres et être lisse, et leur face externe devait mesurer au moins 5 centimètres. Les protège-boulets autorisés devaient également être composés d’une seule coque de protection dont la partie rigide devait être placée sur la face interne du boulet et se fermer à l’aide d’un velcro non élastique. Désormais, et depuis le 9 mai 2022, les protège-boulets sont purement interdits des terrains de compétition et d’entraînement des cycles classiques à l’exception des compétitions sur herbe.
Création d’un nouveau championnat écoresponsable
Cela faisait deux ans que le nouveau championnat régional multi-disciplines devait voir le jour, mais qu’il se retrouvait sans arrêt repoussé par la crise du coronavirus. La première édition du Ride & Fun a enfin eu lieu du 04 au 06 juin 2022 au domaine équestre du Poët dans les Hautes-Alpes. Ce championnat organisé par le Comité régional d’équitation (CRE) Provence-Alpes-Côte d’Azur a pour but de réunir les passionnés de neuf disciplines dans un évènement en faveur du développement durable. Le site a accueilli ainsi des compétitions de saut d’obstacles, de concours complet d’équitation, de dressage, de para-dressage, de TREC, d’equifeel, de tir à l’arc à cheval, de Ride & Run et de Ride & Bike. Le but de l’évènement d’après le président du CRE PACA est de « mettre en avant la diversité de l’équitation, que ce n’est pas que trois disciplines olympiques. Notre envie est de regrouper des cavaliers qui viennent de différents horizons, pour un moment qui soit en même temps familial. C’est pour cela que le Ride & Run et le Ride & Bike sont au programme, ainsi qu’un partenariat avec une association de promotion des activités vélo, pour faire découvrir l’équitation à des publics pas forcément équitants. »
Dans le but d’en faire également un évènement écoresponsable, les participants ont dû signer une charte les incitant à protéger le site de la compétition et à consommer de manière plus respectueuse de l’environnement. L’organisateur s’est exprimé sur cette volonté en expliquant que « malgré le fait que les chevaux sont déplacés en camion pour se rendre en concours, et que je ne sais pas s’il y aura un jour une solution pour limiter cet impact carbone, nous mettons en avant la capacité d’organiser des grands événements en tenant compte de toutes les conséquences écologiques que cela peut engendrer. Nous essayons de les minimiser : circuit court sur l’approvisionnement alimentaire, un partenariat avec la communauté de communes pour la gestion des déchets et du tri sélectif, le choix des toilettes sèches car il y a ensuite du recyclage et du compostage, etc. Cette charte est un outil pédagogique de sensibilisation pour les autres organisateurs, les cavaliers, les moniteurs, les accompagnants, etc. » Ce championnat est ainsi la seule compétition équestre à avoir obtenu le label argent du Comité national olympique et sportif français : « Le développement durable, le sport s’engage ». Les organisateurs espèrent que cette initiative deviendra un modèle pour d’autres évènements afin que la question de la préservation de la planète soit un sujet mieux pris en compte dans le monde de la compétition équestre.
Aviez-vous entendu parler de ces différentes actualités liées au monde équestre ? Avez-vous d’autres informations que vous aimeriez nous partager ? N’hésitez pas à vous exprimer en commentaire !
Sometimes
Sources texte :
- Grand Prix
- ChevalMag : 1, 2
- FranceInfo
- Ouest France
- Fédération Française d’équitation
- L’équipe
Sources images :
- Wikipédia
- Canva
- Région Sud équitation
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