Job étudiant : tuteur à l’université

L'université propose des jobs étudiants comme devenir tuteur
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Au cours de mes études à l’université, j’ai pu bénéficier de l’aide apportée par le tutorat avant de devenir moi-même tutrice pour accompagner les autres étudiants. Comment cela se passait-il et qu’est-ce que cette expérience m’a apporté ? Découvrez-le dans la suite de cet article.

Note : cet article se base sur le tutorat en place et mon expérience à l’université Claude Bernard Lyon 1. Des différences peuvent exister entre les universités.

Pourquoi vouloir devenir tuteur à l’université ?

Lors de mes deux premières années d’études à l’université, j’ai pu bénéficier du tutorat pour recevoir l’aide d’étudiants plus expérimentés. Cela m’a permis de comprendre certains aspects des cours auxquels j’assistais, d’acquérir une bonne méthodologie et de m’entraîner aux exercices demandés en examens. En résumé, cela m’a permis de mieux réussir mes études supérieures.

Lorsque je suis arrivée en troisième année de licence et que j’ai appris que le tutorat cherchait à recruter de nouveaux tuteurs, dont certains en biochimie (ma spécialité), j’ai eu envie de rendre la pareille. C’était ma façon de remercier l’université pour la mise en place de ce système accessible à tous, et j’ai donc envoyé ma candidature.

À ce moment-là, j’hésitais encore sur mon orientation future et je n’excluais pas de devenir professeure ou enseignante. Ce poste me permettrait de me confronter aux difficultés rencontrées lorsqu’il faut expliquer et transmettre des connaissances.

Finalement, ne travaillant pas en dehors de mes études, cela aurait été l’occasion d’avoir un job étudiant et une première expérience professionnelle. En effet, les tuteurs signent un contrat de travail avec l’université et sont rémunérés. J’étais ainsi payée au SMIC horaire lorsque je faisais les permanences (c’est-à-dire que j’étais présente dans la salle du tutorat pour recevoir et aider les étudiants) et le double lorsque j’étais avec un étudiant, mais cela peut varier en fonction des universités. En revanche, le nombre d’heures étant très limité (généralement deux à six heures dans la semaine), je n’étais payée que deux à trois fois dans l’année et non mensuellement.

Recrutement des tuteurs à l’université

L'université propose des jobs étudiants comme devenir tuteur

Il y a peu de critères pour pouvoir postuler au poste de tuteur. Généralement, il faut :

  • être inscrit à l’université où l’on souhaite devenir tuteur,
  • avoir un niveau de master ou de doctorat, même si le recrutement est parfois ouvert aux troisièmes années de licence.

Au départ, j’ai simplement reçu un mail dans ma messagerie étudiante disant que le tutorat cherchait de nouveaux tuteurs et que pour postuler, il suffisait d’envoyer un CV, une lettre de motivation et son relevé de notes. J’ai donc fait parvenir tout ceci et j’ai été contactée par les responsables du tutorat me disant que mon dossier avait été retenu et me demandant mes disponibilités pour passer un entretien.

Celui-ci s’est déroulé avec le responsable du tutorat ainsi qu’un tuteur de ma spécialité. Par la suite, j’ai aussi fait passer des entretiens où nous étions entre une et quatre personnes pour évaluer le candidat. Le rendez-vous dure généralement 30 à 45 minutes, et plusieurs choses sont passées en revue :

  • L’organisation du tutorat est présentée au candidat afin qu’il ait une vision plus globale du système, des missions qui lui seront demandées, des modalités de rémunération.
  • Le postulant doit montrer sa motivation à rejoindre le tutorat et expliquer ce qui lui plaît dans ce système.
  • Une mise en situation est réalisée, où un tuteur se fait passer pour un élève auprès du candidat afin de voir comment il se débrouille face aux questions et de le tester sur ses connaissances et sa pédagogie.
  • Un débriefing des points forts et faibles du postulant est fait en fin d’entretien avec le futur tuteur.

Les candidats sont recontactés quelques jours plus tard pour avoir la réponse et savoir s’ils sont retenus pour le poste ou pas.

Qualités et compétences nécessaires pour devenir tuteur à l’université

Plusieurs qualités sont nécessaires pour être un bon tuteur à l’université.

Il faut tout d’abord être à l’aise dans la communication. Il est arrivé à tout le monde de répondre aux questions d’un camarade de classe ou d’aider un voisin à faire un exercice sur lequel il bloque, avec plus ou moins de réussite. Pour se faire comprendre, il faut réussir à être clair dans ses propos et à s’approprier les informations pour les vulgariser efficacement. C’est essentiel pour réussir à venir en aide à quelqu’un.

Un autre aspect important est la capacité d’adaptation. Les étudiants qui se présentent peuvent venir pour des matières très différentes au sein de la spécialité du tuteur (par exemple, en biochimie, je pouvais avoir des questions en biomolécules comme les protéines, lipides, glucides ou acides nucléiques ; sur les techniques expérimentales ; sur la biochimie métabolique, fonctionnelle ou structurale ; sur l’enzymologie ; sur les applications industrielles…), et il faut savoir jongler entre les demandes. De plus, chaque personne a une façon de raisonner qu’il faut réussir à cerner pour proposer un discours le mieux adapté possible.

Une réelle envie d’aider les autres est essentielle pour un tuteur, car c’est elle qui sera le moteur pour développer la pédagogie et l’implication. Cela permet de rester enthousiaste et motivé même quand on rencontre des difficultés (manque de connaissance pour répondre à une question, difficulté à s’adapter à un étudiant et donc à l’aider…).

Selon moi, le fait d’avoir fait son cursus au sein de l’université dans laquelle on devient tuteur est un réel avantage. En effet, cela permet de connaître précisément le contenu des matières, la forme de l’examen, les types d’exercices demandés voire même les exigences des enseignants. Il est malgré tout possible d’avoir fait une licence dans un autre établissement avant de devenir tuteur en master, mais par expérience c’est plus simple à la fois pour un tuteur et pour un étudiant qui vient demander de l’aide lorsque tous deux ont suivi exactement le même cursus.

Finalement, il faut une base de connaissances solide. On ne peut expliquer les choses aux autres que lorsqu’on les a vraiment comprises soi-même. Ainsi, sans exiger d’être excellent dans toutes les matières, il faut avoir bien acquis les éléments essentiels qui peuvent poser problème.

Difficultés rencontrées en étant tuteur à l’université

Les tuteurs à l'université sont disponibles pour aider les étudiants

Le tutorat est une expérience très enrichissante, mais elle présente quelques difficultés.

En premier lieu, il faut toujours garder en mémoire qu’on est là pour aider l’étudiant et pas pour travailler à sa place. De nombreuses personnes viennent au tutorat pour préparer des travaux dirigés, parfois sans avoir lu le cours, et c’est très facile de faire l’exercice à leur place. Il faut alors réussir à les pousser dans leur raisonnement et simplement les corriger lorsqu’il n’est pas bon. On apprend beaucoup mieux en faisant, même si on se trompe, qu’en regardant faire !

Une autre difficulté que j’ai pu rencontrer est de faire face à quelqu’un qui me pose des questions dont je ne connais pas la réponse. Il m’est aussi arrivé d’aider un étudiant à faire un exercice, d’être d’accord avec son raisonnement et de me rendre compte que c’était faux sans comprendre pourquoi. Dans ce cas-là, il fallait réussir à ne pas être déstabilisée et reprendre calmement, parfois en se basant sur les cours. J’ai aussi pu demander de l’aide aux autres tuteurs : même si on avait des spécialités différentes, on était une équipe et on s’entraidait.

Les variations d’affluence pouvaient aussi être compliquées à gérer. Il pouvait arriver que je n’aie personne pendant deux heures certains jours, tandis que d’autres fois six ou sept étudiants arrivaient en même temps. Il faut alors réussir à bien répartir son temps et trouver des moments où l’élève n’a pas besoin qu’on soit à côté de lui. J’essayais par exemple de placer les étudiants qui venaient pour une même matière ensemble, comme ça ils pouvaient avancer entre eux lorsque j’étais occupée avec d’autres élèves et j’évitais de répondre deux fois aux mêmes questions.

Ce que m’a apporté le job de tuteur à l’université

Après plusieurs années, je garde un très bon souvenir de mon passage dans l’équipe du tutorat.

J’ai particulièrement apprécié le contact avec les étudiants. Comme tout le monde pouvait venir, il y avait une grande variété de profils. Des filles, des garçons, des premières années de licence jusqu’en deuxième année de master, des jeunes et des vieux (j’ai eu un étudiant qui était un retraité inscrit à l’université pour continuer à apprendre, et des étudiants qui n’étaient pas encore majeurs), de tous les milieux sociaux et de toutes les origines. Ce sont des personnes avec qui je n’aurais probablement pas eu l’occasion de discuter dans un autre contexte, mais grâce au tutorat, certains sont devenus des amis.

Les relations avec les autres tuteurs étaient aussi très importantes. Comme le planning changeait chaque semaine, je pouvais faire des permanences avec à peu près tous les tuteurs (excepté ceux de la même spécialité que moi). Il y a régulièrement des « temps morts » où on peut discuter. Pour créer un vrai esprit d’équipe, nous avons aussi organisé des événements en dehors des permanences du tutorat où nous nous retrouvions.

La partie pédagogie et transmission m’a aussi beaucoup plu. C’est quelque chose qui m’a toujours attirée et même si je ne me suis finalement pas orientée vers un métier de professeure ou d’enseignante, ces compétences sont utiles dans de nombreux postes. Le développement de ma capacité d’adaptation vis-à-vis des élèves est aussi un élément qui me sert aujourd’hui dans mon métier de consultante pour l’industrie pharmaceutique.

Finalement, le tutorat était simplement un moment dans la journée qui me faisait du bien. J’aimais aider les étudiants, les voir progresser, suivre leur évolution et souvent avoir des nouvelles après les examens. Un vrai suivi peut s’instaurer avec les personnes qui viennent régulièrement.

Devenir tuteur est donc un job ouvert à la plupart des étudiants. Il comporte son lot de difficultés, mais apporte beaucoup en échange, tant au niveau personnel que professionnel, puisque j’ai pu valoriser cette expérience en l’indiquant dans mon CV. Aimeriez-vous devenir tuteur ou l’avez-vous été ? Qu’est-ce qui vous attirerait ou vous freinerait ? Dites-nous tout dans un commentaire !

Ursuline

Sources texte :

Expérience personnelle

Sources images :

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