La castration est une opération chirurgicale réalisée par un vétérinaire équin dans le but de rendre stérile un cheval. Il passe donc du statut d’ « entier » à celui de « hongre ». Mais pourquoi réaliser une castration ? Comment cela se déroule-t-il ? Lisez la suite de cet article pour connaître les réponses à ces questions.
La castration, causes et conséquences
Plusieurs raisons peuvent pousser les propriétaires d’étalons à les faire castrer. La raison qui est le plus souvent évoquée est relative au comportement du cheval. En effet, vers l’âge de deux ans, un cheval devient mature sexuellement, et donc son comportement peut changer. Il peut se montrer agressif envers ses pairs, voire envers l’homme. Si vous possédez un autre entier dans votre élevage, les deux animaux pourront tout à fait se battre pour dominer l’autre.
Si vous possédez une ou plusieurs femelles qui sont en chaleur, votre étalon pourra très bien tout faire pour essayer de les retrouver, quitte à devenir incontrôlable et à forcer des barrières, pouvant au passage se blesser. Vous vous retrouverez avec un étalon à soigner et une jument probablement pleine. Le problème peut aussi apparaître lors de concours avec, en prime, un cavalier amoché ou traumatisé !
Si vous ne souhaitez pas que votre étalon fasse des saillies, que son caractère le rende trop dangereux pour les autres, la castration pourra alors très bien régler ce problème. Attention tout de même à ne pas généraliser, il existe des entiers qui sont tout à fait maîtrisables et qui le resteront toute leur vie.
Enfin, il existe des raisons médicales à la castration, comme la cryptorchidie ou l’hernie inguinale. Dans le premier cas, il s’agit d’un ou deux testicules qui ne sont pas descendus dans le scrotum à la maturité sexuelle. Il y a un risque important de tumeur. Dans le second cas, il s’agit d’une portion de l’intestin grêle qui passe dans le scrotum (après un saut ou une saillie) et qui génère donc des coliques.
Veillez à ne pas faire castrer votre cheval trop tard. En effet, il est recommandé de procéder à une castration jeune (d’un an et demi jusqu’à trois ans), sinon votre cheval pourrait conserver ses instincts d’étalon et continuer à chercher les juments en chaleur.
En cas de castration, le cheval sera stérile (il n’y aura plus de production de spermatozoïdes) et son caractère sera plus calme, car le taux de testostérone dans le sang diminuera beaucoup.
Le déroulement de la castration
Elle se déroule en général chez le propriétaire, mais peut aussi être réalisée à la clinique. Dans ce cas-là, il faut que votre étalon puisse être déplaçable. Une fois arrivé sur place, le vétérinaire équin injecte au cheval un tranquillisant et un antibiotique.
Là, deux cas se présentent. Soit l’animal est très docile, alors l’intervention se pratique sous anesthésie locale. Une personne aide le cheval à rester debout pendant que le vétérinaire intervient. Si, au contraire, l’animal n’a pas pour habitude d’être manipulé ou se montre agressif, alors le vétérinaire l’opérera sous anesthésie générale (donc l’animal sera allongé au sol). Le vétérinaire veillera à attacher les jambes du cheval pour ne pas qu’il bouge pendant l’opération ou qu’il ne se lève trop brusquement à la fin.
L’opération est très rapide : environ une vingtaine de minutes. Le vétérinaire équin, après avoir pris toutes les mesures d’hygiène qui s’imposent, pratique une incision dans le scrotum afin d’en extraire un testicule. Il applique une pince sur le cordon reliant le testicule au reste du corps et attend environ cinq minutes pour que l’hémostase se fasse (arrêt du saignement). Il retire ensuite le testicule en coupant le cordon. Il procède ensuite de la même façon pour le second testicule.
Une fois ce travail terminé, il faut détacher le cheval et l’inciter à se lever et à marcher pour évacuer rapidement les restes du produit anesthésiant.
La cicatrisation complète prendra entre trois et quatre semaines. Le propriétaire devra laver les plaies une à deux fois par jour au jet froid avec, si possible, une application locale d’antiseptique. Il sera aussi conseillé de tresser la queue pour éviter l’introduction de corps étrangers et donc le risque d’infection. De la même façon, il est conseillé de procéder à une castration en automne ou en hiver, quand les insectes ne sont plus là.
Une fois castré, le hongre pourra pratiquer un exercice léger le temps de la cicatrisation complète. Il ne pourra, par exemple, trotter qu’au bout d’une semaine. Vous pouvez le faire marcher au pas un quart d’heure matin, midi et soir pendant la première semaine puis augmenter progressivement la fréquence.
Gardez-le dans un box les premiers jours ou au paddock les semaines suivantes, tout en veillant au respect de règles d’hygiène (le box doit être régulièrement nettoyé, voire désinfecté), car la plaie n’est pas suturée : seuls les cordons reliant les testicules au corps le sont, pas le scrotum.
Ainsi s’achève cet article autour de la castration du cheval. Avez-vous pour projets d’en faire pratiquer une sur un de vos poulains ? Peut-être avez-vous déjà assisté à ce type d’opération ? Dites-nous tout dans un commentaire !
Bonsoir !
J’ai remarqué que souvent les chevaux castrés étaient le plus souvent des alezans (surtout des trotteurs) ! Pourquoi plus eux que des bais ou bais brun ou noir pancaré ??
Avant la castration, peut on récupérer la semence et la congeler afin de ne rien perdre de la génétique, au cas ou le cheval serait très performant en course ?
Merci et bonne soirée
Bonjour !
J’ai remarqué cela aussi ! Pauvres trotteurs alezans, mutilés pour raison de confort, la plupart du temps. Et pourtant nous avons des cracks trotteurs alezans UNICLOVE, LURABO, LOVE YOU, …. !! Cela ne sert à rien, car pour etre étalon, faut que le cheval ENTIER puisse etre dans les 3 premiers d’un GROUPE 1 !! Mais il arrive que ces étalons fasse la monte pendant des années et par la suite, soient castrés pour raison médicale ………
Bonne continuation à toi et garde le moral, les chevaux alezans ne vont pas disparaitre du jour au lendemain