Le Resurrection Fest 2022 : 15 ans de metal en Galice

Image à la une Resurrection Fest 2022
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Le Resurrection Fest, l’un des plus grands festivals de metal d’Espagne, fêtait cette année ses 15 ans d’existence, avec 2 ans de retard à cause de la pandémie de Covid-19. Cette édition anniversaire a eu lieu du mercredi 29 juin au dimanche 3 juillet 2022, à Viveiro, en Galice (Espagne). Dans cet article, je vous partage mon expérience de ce festival et de cette édition particulière.

Le Resurrection Fest : l’un des plus grands festivals d’Espagne

Le Resurrection Fest, surnommé « Resu », est un festival de rock et de metal qui a lieu à Viveiro en Galice, au nord-ouest de l’Espagne. Sa première édition s’est tenue en 2006. Depuis cette date, le festival a lieu tous les étés. Sa popularité n’a été que grandissante, il est ainsi devenu l’un des plus grands festivals de musique d’Espagne et commence à se faire connaître à l’étranger, de par son orientation musicale très spécifique : metal, rock et punk. Depuis 2010, le Resu se déroule sur 3 jours, et depuis 2015, sur 4 jours. En 2015, le festival a accueilli 54 500 personnes, venant majoritairement d’Espagne bien que les festivaliers étrangers (notamment Portugais et Français) soient de plus en plus nombreux. Au fil des éditions, de nombreux groupes mondialement connus se sont produits tels que Iron Maiden, Rammstein, KoRn, Motörhead, Kiss et Scorpions.

La programmation de l’édition des 15 ans du Resurrection Fest

Flyer Resurrection Fest 2022

En 2020, le festival aurait fêté ses 15 ans. Malheureusement, à cause de la pandémie de Covid-19, le festival a dû être annulé. Cette édition anniversaire a donc été reportée une première fois en 2021, puis en 2022 toujours à cause de la situation sanitaire. Pour compenser ces deux années blanches, le festival a décidé d’ajouter une soirée supplémentaire le mercredi. De grands noms ont été conviés à cette édition anniversaire, avec comme tête d’affiche Deftones, Judas Priest, Gojira (en remplacement d’Avenged Sevenfold) et KoRn.

Jusqu’au dernier jour, le festival a dû faire face à des difficultés de programmation et de logistique : certains groupes, programmés depuis 2020, ont finalement annulé leur tournée européenne ; d’autres groupes n’ont finalement pas pu venir à cause de problèmes personnels, de santé (notamment lié à la Covid-19) ou logistiques (vols annulés ou retardés, véhicules en panne, etc.). L’équipe du festival a tenté de combler au mieux les créneaux libres par d’autres groupes, comme Kontrust qui a été ajouté à la programmation du samedi soir seulement quelques jours avant, afin de pallier l’absence de Spirit Box. Les plus grands changements ont eu lieu le dimanche, le running order (la programmation avec les horaires) a été modifié à plusieurs reprises à cause de KoRn, la tête d’affiche. Le groupe a d’abord évoqué des difficultés liées aux transports qui ont contraint l’équipe du festival à déplacer leur concert dans l’après-midi au lieu du soir, bouleversant ainsi tout le reste du programme. Finalement, KoRn a annulé le matin même à cause d’un problème mécanique sur leur avion. Le festival a donc à nouveau modifié le running order afin de combler le trou laissé par la tête d’affiche du jour. L’équipe du Resu a écrit un communiqué à ce sujet en exprimant leur déception et leur lassitude face à une année qui, selon leurs dires, a été la plus difficile à gérer compte tenu de toutes ces contraintes de dernière minute. On peut donc saluer leurs efforts qui ont permis, malgré tout, de maintenir une programmation de qualité.

Le site du Resurrection Fest

Plan du site du Resurrection Fest

Le festival se tient sur un terrain à côté du port de Viveiro. Il est donc très proche des habitations et toute cette petite ville vit au rythme des concerts. Le Resu propose des terrains de camping et des parkings à proximité du festival, mais il est également possible de s’installer sur le camping municipal qui se trouve à 45 min à pied. Des navettes payantes (bus) sont mises en place entre ce camping et le festival pendant la durée des concerts.

Le festival est organisé autour de 4 scènes :
– la Main stage, dédiée aux groupes les plus connus ;
– la Ritual stage qui accueille des groupes ayant une notoriété moindre, jouant plutôt du death metal et du black metal ;
– la Desert stage consacrée au stoner, rock et blues rock ;
– la Chaos stage dédiée principalement au punk et hardcore.

Bien que le site soit relativement petit, le public n’est pas gêné par le son provenant de concerts simultanés, de par l’orientation spatiale des scènes et le planning des concerts (il n’y en a pas sur toutes les scènes simultanément).

Sur place, plusieurs stands servent des boissons à proximité des scènes et des food trucks sont regroupés dans une zone plus calme du site. Il n’y a pas de paiement en espèces ou par carte bancaire sur ces stands. La monnaie du festival est le token, des jetons que l’on peut obtenir en échange d’un paiement par carte bancaire ou en espèces effectué dans des espaces sécurisés.

Il y a également un espace dédié au merchandising (principalement des produits dérivés du festival) et un espace VIP appelé « Pandemonium » réservé à la presse et aux artistes, mais où se déroulaient également les séances de dédicaces. Des espaces dédiés aux personnes à mobilité réduite sont également présents afin que ce public puisse profiter des concerts.

Stand merchandising Resu 2022

Le stand de merchandising du Resurrection Fest

Mon avis sur l’édition 2022 du Resurrection Fest

C’était la première fois que je participais au Resu et je n’avais pas fait de festival de metal depuis le Hellfest 2014. J’avais donc hâte de voir ce que valait ce festival espagnol dont on m’avait vanté les mérites. Pour information, j’ai acheté mes billets un an à l’avance. J’ai pris le pass 4 jours (du jeudi au dimanche) pour la somme de 177,50 € (frais de gestion inclus), ce qui m’a semblé être une somme on ne peut plus correcte au regard de la programmation. Des pass 5 jours, 3 jours et à la journée étaient également disponibles à la vente.

Cadre et accessibilité

Viveiro en Galice

Viveiro

La petite ville de Viveiro est très agréable, en bord de mer et entourée de montagnes. Le climat est similaire à celui qu’on peut trouver en Bretagne, il fait donc relativement doux toute l’année et le temps est très changeant. Durant les 5 jours de festival, la température était aux alentours de 15-20 °C, mais le dernier jour a été perturbé par la pluie.

Bien que cette station balnéaire soit charmante, elle reste quand même très peu desservie par les transports en commun. Les aéroports les plus proches sont à 2 heures de route environ et il n’y a pas de train. On ne peut donc compter que sur les bus locaux ou sur la voiture. À titre d’exemple, depuis Bordeaux, il faut compter environ 10 heures de route en voiture et près de 15 heures de bus (sans compter le temps de correspondance). Il est possible de s’y rendre en avion en passant par Madrid et en rejoignant La Corogne ou Saint Jacques de Compostelle, puis en prenant un bus pour Viveiro. Bref, vous l’aurez compris, assister à ce festival, ça se mérite !
Le festival met en place ses propres navettes depuis les aéroports environnants, mais le prix est plus élevé que pour les bus locaux. Dans tous les cas, je vous conseille de réserver longtemps à l’avance.

Une fois à Viveiro, des navettes circulent entre le camping municipal et le festival pour éviter de marcher 45 min. Ces navettes sont suffisamment nombreuses et bien organisées pour que l’attente soit relativement réduite, un plaisir pour moi qui avait eu une très mauvaise expérience des navettes du Hellfest. De plus, l’aller ne coûte qu’un euro par personne ! C’est donc un excellent point pour le festival.

Centre ville de Viveiro

Une petite place au cœur des rues piétonnes de Viveiro

Communication

C’était la première fois que je suivais l’actualité de ce festival, je ne sais donc pas si les conditions étaient vraiment différentes des autres éditions. Quoi qu’il en soit, j’ai trouvé que la communication autour de l’événement n’était pas optimale. En effet, le site Internet n’est -à mon sens- pas bien organisé, il n’est pas toujours aisé de trouver des informations notamment d’ordre pratique (comment s’y rendre, services présents sur place, etc.). La plus grande difficulté vient de la langue : le site est en espagnol et seules quelques pages sont traduites en anglais, mais pas les pages réellement informatives… Il m’a fallu utiliser le traducteur intégré à mon navigateur pour me renseigner sur les hébergements et les moyens de transport pour me rendre sur place. Je ne trouve pas cela très correct de la part d’un festival aussi important et qui accueille de plus en plus de public étranger. À l’heure actuelle, il est très facile d’utiliser des correcteurs en ligne afin de prévoir des pages en anglais, et même si la traduction n’est pas optimale, c’est toujours mieux que rien…

Même constat sur les réseaux sociaux : les posts étaient rarement traduits sur Facebook et Instagram, sauf quelques semaines avant l’événement et pendant celui-ci. Ce cruel manque d’effort pour parler anglais est vraiment le point noir de ce festival. On m’avait prévenue que l’anglais n’est pas le fort des Espagnols, et surtout des Galiciens. J’ai pu le constater par moi-même : personne n’essayait de comprendre ce que l’on voulait dire (même si de notre côté nous tentions d’utiliser quelques mots espagnols, bien que nous ne parlions pas cette langue), et encore moins pour parler anglais. Si vous allez au Resurrection Fest, vous êtes prévenus de ce qui vous attend…

Néanmoins, un mois après le festival, j’ai reçu par mail une enquête de satisfaction sur le festival. J’ai trouvé cela très appréciable de la part de l’organisation, et surtout, cette enquête était traduite en anglais ! Cela me donne de l’espoir pour qu’ils s’améliorent sur ce point les prochaines années.

Organisation

Concernant l’organisation sur place, je l’ai trouvée très bonne : je n’ai jamais attendu pour entrer sur le site du festival et les concerts commençaient à l’heure. Côté restauration, il y a du choix parmi les stands de restauration (avec des options végétaliennes), des bars et des points d’eau bien répartis sur le site du festival. Les toilettes sont également nombreuses et relativement propres, ce qui est important à souligner pour un festival de cette ampleur. Le site du festival a été nettoyé chaque matin par les bénévoles, il est donc resté agréable jusqu’au dimanche.

Le principe de payer en tokens ne m’a pas surprise, je le trouve plutôt pratique. Les jetons ne sont pas dématérialisés comme au Hellfest, ce qui présente l’inconvénient de pouvoir les perdre, mais l’avantage de connaître parfaitement ce qui nous reste en poche ! Concernant les prix des boissons et de la nourriture, je les ai trouvés assez chers, mais comme dans n’importe quel festival. À titre d’exemple, comptez 12 € pour un hamburger, 9 € pour des nouilles asiatiques accompagnées de légumes, ou bien encore 9 € pour 80 cL de bière.

Il y a un stand de merchandising qui propose majoritairement des produits dérivés du festival. Je m’y suis rendue dans l’après-midi du jeudi (soit le deuxième jour du festival) et il y avait déjà énormément de t-shirts en rupture de stock. Cela donnait l’impression que les stocks avaient été mal anticipés.

Le petit reproche que je pourrais faire concerne un manque d’espace abrité. Le dimanche a été malheureusement très pluvieux et nous nous sommes vite retrouvés trempés malgré les vêtements de pluie… Il n’y a en effet qu’une scène en partie couverte et très peu de stands sous tonnelle. J’aurais apprécié avoir un espace couvert sous lequel m’abriter en attendant les concerts que je voulais voir. Comme ce n’était pas le cas, j’ai dû renoncer et rentrer plus tôt à mon grand désarroi, car j’avais trop froid.

Les concerts

Passons aux choses sérieuses : est-ce que ce festival valait le déplacement ? La réponse est un grand oui ! Cela a été une très bonne expérience, la programmation était de qualité et diversifiée. Mais ce qui m’a frappée et conquise, c’est la qualité sonore des concerts. Le volume était correct et non assourdissant comme au Hellfest, où il est impossible de se rendre sans protection auditive à moins de finir la journée avec de terribles acouphènes. De manière générale, les balances étaient plutôt bien faites sur l’ensemble des concerts que j’ai vus, un exploit dans des conditions de festival !

Running Order du Samedi et Dimanche au Resurrection Fest 2022

Exemple de Running Order : samedi et dimanche (avant modifications)

Pour vous donner l’eau à la bouche, voici un petit compte-rendu des concerts auxquels j’ai assisté pendant ces quatre jours de festival (je n’ai pas assisté à la soirée « Warm-Up » du mercredi).

Judas Priest au Resurrection Fest 2022

Judas Priest sur la Main Stage

Le jeudi, nous nous sommes cantonnés à la Main Stage en commençant par Vita Imana, puis Sepultura. Je me suis ensuite très bien placée pour assister au concert d’Opeth, qui ont été excellents comme à leur habitude (c’était la cinquième fois que je les voyais). Nous avons ensuite patiemment attendu le concert de Judas Priest qui était véritablement grandiose. J’aurais souhaité assister au concert de Dark Funeral, mais l’état de mes pieds m’a contrainte à capituler après un quart d’heure.

Concert de Jinjer au Resurrection Fest 2022

Jinjer sur la Main Stage

Le vendredi, le concert que j’attendais le plus était celui de Regarde les Hommes Tomber, qui a malheureusement été annulé le matin-même car des membres avaient attrapé la Covid. Je me suis donc rendue plus tard que prévu sur le festival, ayant décidé de profiter de l’après-midi (libérée) pour visiter la ville. J’étais pressée de voir la prestation de Jinjer et notamment de sa charismatique chanteuse, et je n’ai pas été déçue ! N’étant pas fans de Rise Against, mes compagnons et moi avons profité de leur concert pour aller manger et nous placer contre les barrières de la Ritual Stage en prévision de Hangman’s Chair. J’attendais beaucoup de ce concert et le fait d’être aussi bien placée n’a fait que renforcer l’atmosphère planante et torturée que ce groupe français crée avec sa musique. Ce fut un concert magique et qui reste, pour moi, l’un de mes meilleurs souvenirs du festival. Nous avons ensuite écouté le concert de Sabaton (changement radical d’ambiance), très festif.

Gaerea au Resurrection Fest 2022

Gaerea sur la Ritual Stage

Le samedi était la journée avec le programme le plus chargé. Nous avons commencé par Sound of Silence, puis nous avons écouté Svalbard. S’en est suivi le concert de Gaerea qui fut une claque magistrale pour mes compagnons et moi, tant le groupe a servi une musique habitée. Nous avons fait une pause méritée avant d’enchaîner les concerts suivants : Bloodbath (devant lequel j’ai beaucoup headbangué), Mastodon, Toundra, Gojira et Kontrust. Le concert de Gojira (tête d’affiche) était vraiment joli à regarder, mais j’ai eu la sensation que les Français n’étaient pas au top de leur forme ce soir-là, et c’est aussi le seul concert qui ait commencé avec 10 bonnes minutes de retard… Kontrust a été une belle façon de clôturer la journée, j’ai pu voir des gens danser la Macarena dans le public, un régal.

Concert de Toundra au Resurrection Fest 2022

Toundra sur la Desert Stage

Enfin, le dimanche a été une journée bien plus décevante. Peu de groupes m’intéressaient réellement, à part en fin de journée : KoRn, Bring Me The Horizon et My Sleeping Karma. Malheureusement, KoRn a annulé à la dernière minute. Malgré le temps incertain et la fatigue, je suis quand même allée sur le site du festival dans l’après-midi, en me disant que j’y ferai peut-être de belles découvertes. J’ai vu le concert d’Electric Callboy, un groupe complètement déjanté qui a su mettre l’ambiance. Après cela, je me suis baladée de scène en scène, mais sans vraiment entendre quelque chose à mon goût. La pluie s’est mise à tomber et ne s’est pas arrêtée pendant les heures qui ont suivi. Ne trouvant pas d’abri et commençant à avoir froid, j’ai capitulé et suis rentrée sans avoir vu les concerts qui m’importaient réellement, car ils étaient programmés bien plus tard dans la soirée. Le festival s’est donc terminé sur de la déception.

Malgré tout, ce fut une excellente expérience et j’ai hâte de pouvoir retourner sur ce festival.
Mes coups de coeur resteront les suivants :
– Meilleure découverte : Gaerea (black metal)
– Meilleure atmosphère : Hangman’s Chair (stoner, sludge)
– Meilleurs headbangs procurés : Bloodbath et Gojira (death metal)
– Meilleur concert en tant que groupie : Opeth (death metal, metal progressif)
– Meilleure tête d’affiche : Judas Priest (heavy metal)

J’espère vous avoir donné envie de découvrir ce festival si vous êtes amateurs de metal. Connaissez-vous ce festival ? Avez-vous envie d’y assister ? Partagez vos impressions dans les commentaires !

Sonatine

Sources texte :

Sources des images :

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